| | | On l'aime bien quand même, Iris (03/01/2010 - 1h45) (Iris) |  |
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Lucie
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|  Sujet: On l'aime bien quand même, Iris (03/01/2010 - 1h45) (Iris) Dim 3 Jan - 2:41 | |
| Sujet spécialement fait pour Regan (a)
En soupirant, je me dirigeais vers la pergola, emmitouflée dans un gilet blanc plus qu'épais. Je marchais d'un pas lent: j'étais fatiguée. Le prime avait bouffée toute mon énergie, et je n'avais rien vu venir. Je me glissais donc sous la pergola, me recouvrant de couvertures. J'étais bien, là, et je gardais les yeux rivés sur le ciel et les étoiles. Parfois, j'aimais être seule. Mais dans cette maison, c'était impossible de l'être bien longtemps, même si nous partions tous peu à peu. Je soupirais une nouvelle fois, frémissant légèrement à l'idée que je pouvais sortir la semaine prochaine. Je doutais fortement de ma popularité dans la maison, mais après tout, je restais moi-même, que cela plaise ou non. J'entendis des bruits de pas, et je relevais le visage vers la personne qui venait d'arriver: Iris. Je savais qu'elle n'aimait pas trop être entourée de gens, qu'elle préférait être seule. Mais j'avais envie de lui parler. Je voulais la connaître un peu mieux, juste parce qu'avec elle, ma curiosité était piquée au vif. Ne lui adressant aucun sourire, sachant pertinemment qu'elle n'aimait pas cela (elle nous l'avait si souvent fait remarqué) je lui lâchais, dans un souffle:
« Bonsoir, Regan. » Oui, je l’avais rebaptisée ainsi, moi-même, avec notre brève discussion dans la salle de bain.
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| | | | Iris
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| | Sujet: Re: On l'aime bien quand même, Iris (03/01/2010 - 1h45) (Iris) Dim 3 Jan - 17:39 | |
| Est-ce que j’obnubilais cette fille ? Je n’en savais trop rien mais j’avais du soucis à me faire. J’allais sûrement faire une overdose de sa voix trop douce pour être sincère, son visage angélique qui cachait sûrement plein de mauvaises intentions et son sourire timide que je traduisais par un « t’es vraiment conne ma pauvre fille pour croire que je t’aime bien ! ». Elle aurait peut-être été plus crédible avec une auréole lévitant au-dessus de son crâne. Je me tenais là, devant elle, la dévisageant. J’étais outrée qu’elle soit assise ici, à ma place. Elle qui faisait mine de ne me vouloir que du bien et qui souhaitait attirer ma sympathie en m’appelant par le prénom de mon idole, elle était en train de faire fausse route. C’est moi et moi seule qui dormait sous la pergola la nuit, je ne voulais personne d’autre. Quoiqu’elle fasse, je resterai insensible à l’intérêt qu’elle portait pour moi.
« Pars de là. » répondis-je sur un ton glacial.
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| | | | Lucie
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| | Sujet: Re: On l'aime bien quand même, Iris (03/01/2010 - 1h45) (Iris) Dim 3 Jan - 17:49 | |
| A sa réponse, je soupirais. Elle ne m’aimait pas, mais cela m’était égal. Et pars de là le fait que je ne voulais pas de dispute avec quelqu’un dans la maison, je décidais de rester là. Après tout, ce n’était pas sa place, et j’étais la première. Quand je vous dis que je suis une gamine. Relevant un sourcil, je détournais le regard de son visage fermé et froid, me contentant de poser les yeux sur le ciel, une nouvelle fois. Je ne comptais pas partir: j’étais trop bien. Alors, oui, peut-être que je jouais sur la provocation, peut-être était-ce mal ? Je m’en fichais. J’allais pas renoncer à ma place ! Je ne répondis pas, me contentant de regarder le ciel. Si elle voulait la place, soit elle allait devoir tolérer ma présence, soit elle partirait.
« Ca ne t’arrives jamais d’être sympa avec les autres ? » demandais-je sans aucune ironie dans ma voix. J’étais juste sincère. C’est vrai quoi, essayer d’être un minimum avenante sans pour autant être la meilleure amie de tout le monde ne pouvait pas lui faire de mal. | |
| | | | Iris
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| | Sujet: Re: On l'aime bien quand même, Iris (03/01/2010 - 1h45) (Iris) Dim 3 Jan - 17:59 | |
| A l’écoute de sa réponse, je manquai de m’étouffer. « Sympa ? ». Je lui jetai un nouveau regard noir, serrant les dents pour éviter de laisser échapper un crachat destiné à se retrouver entre ses deux yeux. J’avais pour principe de blesser les filles uniquement avec les mots, bien que parfois, je violais cette règle. J’inclinai légèrement la tête, plissant les yeux comme pour l’observer minutieusement. Je lui répondis, scandalisée :
« SYMPA ? Mais tu m’as bien regardée ? Je n’suis pas sympa ! Tu peux te mettre à genou, j’aurais toujours envie de t’encastrer dans un mur ! »
Je me calmais enfin, respirant maintenant plus lentement. Elle m’appelait Regan et maintenant elle me demandait d’être « sympa » ? Avec le temps, elle aurait pu obtenir une certaine indulgence de ma part, mais cette insulte était celle de trop. La première, certes, mais la plus offensante. Je m’assis en tailleur à quelques mètres du coussin blanc en déclarant.
«Très bien, si tu me pousses au suicide. »
J’avais ma technique pour faire culpabiliser les gens. Cette gamine avait un air plutôt candide, je n’aurais sûrement pas de mal à la faire craquer. En employant le mot « suicide », je faisait allusion au fait qu’elle occupait le seul abri que j’avais pour la nuit et que donc, j’allais devoir dormir en plein milieu du jardin, sans couverture, dans un froid polaire.
Dernière édition par Iris le Dim 3 Jan - 18:18, édité 1 fois | |
| | | | Lucie
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| | Sujet: Re: On l'aime bien quand même, Iris (03/01/2010 - 1h45) (Iris) Dim 3 Jan - 18:12 | |
| Je tournais le visage vers elle, pendant qu’elle s’énervait toute seule. Ainsi, elle n’était pas si forte qu’elle le prétendait. Elle n’était pas faible, non. Mais pas si forte qu’elle voulait le laisser paraître. Et cet énervement en été la preuve. Si elle était vraiment forte, elle serait restée calme, froide, cassante, comme elle savait très bien le faire. Je ne savais pas ce qui la poussait à être ainsi, mais peut-être m’était-elle de nature ? Boarf. C’était peu probable, du moins pour moi. Je ne répondis pas, et je détournais mon regard toujours calme, vers le ciel. Malheureusement pour moi, elle prononça des mots que me firent frissonner. Le mot « suicide » m’affectait chaque fois que je l’entendais simplement parce que j’en avais été victime (pas moi directement, certes). J’haussais un sourcil, avant d’en faire de même avec le second.
« Je ne compte pas dormir ici, Iris. Je me contentais de regarder le ciel. Mais je peux me pousser, ou me mettre sur une chaise et te laisser dormir là, si tu veux. »
Ma voix était indifférente. Ni cassante, ni d’une gentillesse comme elle avait l’habitude de l’être. Avec Iris c’était différent. J’avais du mal à âtre gentille, même si cette partie de moi restait tout de même présente. Il n’y avait qu’à regarder ma proposition.
« Je ne voudrais pas me sentir coupable de ton suicide. Comprends-moi, ta famille m’en voudrait tellement. »
Evidemment, ce n’était pas la raison pour laquelle je ne voulais pas la laisser mourir de froid. Non, je ne souhaitais pas sa mort, loin de là, voilà tout. | |
| | | | Iris
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| | Sujet: Re: On l'aime bien quand même, Iris (03/01/2010 - 1h45) (Iris) Dim 3 Jan - 18:28 | |
| Il avait été un jeu d’enfant pour moi de la faire partir. J’avais certes été un peu moins subtile que d’habitude mais malgré ses airs innocents, elle semblait tenace. J’approuvai avec enchantement sa proposition, la modifiant à ma façon :
« Très bien. En résumé, tu pars. »
Je me levai pour aller prendre sa place –qui était la mienne– lorsque je fus coupée dans mon élan. « Famille ». Elle avait touché un point sensible, elle était finalement parvenue à faire mal.
« Morte. Ma famille. »
J’avais dit cela sur un ton faible. J’étais soudainement submergée par une vague de nostalgie qui me rendait trop vulnérable. Ma fascination pour la mort était partie de cet évènement, du jour où j’étais devenue orpheline. Orpheline d’un père ? Orpheline d’une mère ? Non, peut-être pas. Après tout, mes parents n’existaient pas pour moi, vivants ou non. Je ne considérais même pas que le sang qui coulait dans mes veines était le leur. Il était pour moi celui de mon autre famille, celle qui avait disparu bien trop tôt ; mais je ne souhaitais pas en parler, je m'étais déjà assez humiliée.
« Tu me laisses maintenant ? » | |
| | | | Lucie
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| | Sujet: Re: On l'aime bien quand même, Iris (03/01/2010 - 1h45) (Iris) Dim 3 Jan - 18:39 | |
| Malgré moi, j’affichais un sourire amusé à sa remarque. J’allais pas partir: le ciel ce soir était trop beau. J’attrapais en vitesse une couverture, lui laissant toutes les autres. Je m’installais alors calmement sur une chaise qui n’était pas loin. Je tournais alors le visage vers elle lorsqu’elle reprit la parole. Mon visage s’était décomposé. Nous étions bel et bien extrêmement différente. Elle n’avait plus aucune famille, alors que la mienne était immense. Et imaginer ma vie sans celle-ci m’était impossible. Pourtant, elle, elle survivait à cela. Je le regardais, me sentant soudain coupable. Je baissais les yeux.
« Je ne savais pas, des… »
Mais je me souvenais de sa leçon: règle numéro un, ne jamais s’excuser. Je me retint donc de lui dire à quel point j’étais désolée, me mordant la lèvre inférieur. Je détournais le regard, soudain perdue. A ces mots, j’avais presque envie de partir. Si elle voulait être seule, j’en comprenais la raison à présent. Du moins, c’était ce que je croyais.
« Hum. Je sais très bien que je vais me faire refouler, mais si jamais… tu as envie de parler sur n‘importe quel sujet, ou quoi que ce soit, tu n’auras qu’à venir me voir. »
J’haussais les épaules. Elle n’aimait sûrement pas cela, mais au moins, c’était dit. Elle le savait. Je doutais qu’un jour cette envie lui prenne, m’enfin bon. Avant de me lever, je jetais un dernier regard au ciel, retirant lentement la couverture que j’avais mise sur moi. | |
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