commençons par le commencement (27/11 à 01h40)

Pour Brenna

Après avoir fais plus amples connaissances avec chacun des candidats, du moins, avoir tenté de se rappeler de chaque prénom et de chaque visage où les mettre, il était temps d'en savoir plus sur la femme qui allait m'accompagner pendant la durée de l'aventure, du moins jusqu'à que nous soyons nominés. Chaque couple s'était déjà lancé dans la partie "découverte de l'autre" de façon plus ou moins ... ouverte, je dirais et détendue. Je m'étais donc lancé à la recherche de ma partenaire qui avait disparu tout d'un coup alors que je discutais avec un des gars de la maison. Je déposais mon verre de champagne encore rempli sur l'une des tables, pas besoin de ça pour faire la fête, et commençais à arpenter la maison. Cuisine ? Personne. Salon ? Pas là. Chambres ? Non plus. J'eus enfin l'idée d'aller voir dans le jardin et je la trouva enfin près de la pergola, allongée sur un des canapés, admirant le ciel étoilé. Je m'avançais sans bruit et pris place à ses côtés.

« Besoin de s'isoler ? » dis-je, brisant le silence. « Je pensais que, puisque on est coltiné ensemble, on pouvait discuter et éventuellement, voir ce que chacun attend de l'autre. Non ? »

Le premier jour, il aurait été difficile de se mettre en tête chaque prénom de chaque candidat. Elle en avait retenu quelques uns. Cela dit, elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de discuter avec l'homme qui l'accompagnerait durant tout le long de cette aventure. Elle était sortie de la maison, allant dans le jardin, prenant la direction de la pergola. Allongée sur un des canapés, ses yeux étaient levés sur le ciel qui était parsemé d'étoiles.

Quelques instants après, elle s'était apprêtée à se lever et partir à la recherche du jeune homme. Tournant la tête vers l'entrée de la maison, elle le vit s'avancer. Elle restait, donc, allongée. Il s'était avancé sans faire le moindre bruit, s'installant à ses côtés.

BRENNA ~ « Surtout besoin d'arpenter les étoiles. » disait-elle en haussant légèrement les épaules. Elle se redressait légèrement, s'installant confortablement.

BRENNA ~ « Je m'apprêtais justement à aller à ta rencontre. Ton prénom est bien Ohio n'est ce pas ? Tu es né dans quel pays ? ou ville ? »

Il faisait nuit noire mais le jardin était éclairé de douces lumières rouges, roses, oranges, jaunes qui permettaient d'apercevoir toute son étendue. L'atmosphère était un peu trop suffoquant à mon goût, toute cette avalanche d'amour me donnerait presque la nausée comme si Cupidon allait sortir d'un buisson d'un moment à l'autre et nous tirer des flèches en plein visage. J'attendais que mon interlocutrice me réponde en regardant à mon tour le ciel parsemé d'étoiles et je pensais par la même occasion à ma mère, qui devait sûrement essayer de lire mon avenir dans l'une d'entre elles après m'avoir vu sur son petit écran. Puis je pensais ensuite à mon père, qui lui, devait s'en mordre et jurer dans sa barbe que son premier et misérable de fils allait le déshonorer. Un rictus traversa mon visage en l'imaginant à une grande réunion avec des collègues pompeux lui lançant des vannes vaseuses à mon sujet.
On me tira de mes songes. « Je m'apprêtais justement à aller à ta rencontre. Ton prénom est bien Ohio n'est ce pas ? Tu es né dans quel pays ? ou ville ? » dit-elle enfin. Je la regardais plus attentivement cette fois, un rayon de lumière me permit de distinguer une partie de sa chevelure et les boucles d'oreilles dont on l'avait affublée. Je m'affalais sur l'un des poufs.

« Oui, je m'appelle bien Ohio. Et tu es Be.. Brenna c'est ça ? Je serais tenté de dire que je suis né aux Etats-Unis pour l'humour mais je ne suis qu'un petit Anglais expat' Irish. Et toi ? ».

Lorsqu'elle était entrée à l'intérieur de l'enceinte de cette maison, elle avait regardé de droite à gauche. Le décor rosé, dans les tons rouges, était magnifique. Elle aimait beaucoup. Cela dit, elle allait certainement faire une overdose d'amour du à ce décor trop magnifique. Cette décoration sera idéale pour une lune de miel ou pour une surprise que le petit ami ferait à sa campagne. Ce serait romantique.

Cupidon... La mythologie.. Elle avait étudié longuement la mythologie en plus de ses études de droits. C'était comme une deuxième passion. Les séries, les dessins animés, les films qui s'y rapportaient, elle les regarde sans aucune hésitation.

BRENNA ~ « Je suis enchantée de faire ta connaissance Ohio.. » lui adressait-elle en lui souriant.

BRENNA ~ « Je suis fraîche de Chicago. Dis moi, quelles étaient tes impressions en entrant à l'intérieur de la maison ? Comment trouves tu le décor sous le signe de l'amour ? Moi je dois dire que j'adore. Je trouve les tons parfait pour les concepts de l'émission. On sent vraiment qu'il y a de l'amour. Pas de l'amour véritable, vu qu'on vient à peine d'arrivé mais il y a quand même de l'amour tout autour de la maison... » continuait-elle sans s'arrêter. Apercevant le regard ahuri du jeune homme, elle s'était stoppée, lui faisant un petit regard désolé. Elle n'avait toujours pas prit l'habitude de ne pas trop parler.. C'était en cours...

« Je suis enchantée de faire ta connaissance Ohio.. » dit Brenna d'une voix plutôt douce. Je pus voir grâce à un trait de lumière qu'elle me souriait de façon sincère. Moi qui croyais que la maison n'allait regorger que de poupées siliconées et de pauvres filles avec carrières de mannequins ratés, je fus étonné de la candeur qu'arborait son visage. C'était assez paisible de discuter avec elle dans le calme et sous une nuit étoilée après avoir passé une folle soirée. Les cris hystériques des filles du public, l'animatrice sexy qui faisait durer le suspense en scandant mon nom... Tant de stress accumulé au cours de quelques heures qui ne demandait qu'à être évacué. Et parler de façon posée avec Brenna y aidait beaucoup. Elle avait l'air très sympathique et ne posait pas beaucoup de questions

« Je suis fraîche de Chicago. Dis moi, quelles étaient tes impressions en entrant à l'intérieur de la maison ? Comment trouves tu le décor sous le signe de l'amour ? Moi je dois dire que j'adore. Je trouve les tons parfait pour les concepts de l'émission. On sent vraiment qu'il y a de l'amour. Pas de l'amour véritable, vu qu'on vient à peine d'arrivé mais il y a quand même de l'amour tout autour de la maison... » . OK j'avais parlé trop vite. Un petit rire nerveux s'échappa de ma bouche comme chaque fois que je passais un interrogatoire. Mais Brenna n'avait pas l'air d'un flic pour autant. Au contraire, elle s'excusa aussitôt après avoir fini sa tirade ce qui me fit encore plus rire. « Oula, doucement je n'arrive plus à suivre » dis-je en riant plus amicalement cette fois. « Mais ne t'excuses pas c'est rien, euhm récapitulons. Premières impressions; trop de rose ! Trop d'amour tue l'amour. C'est un peu oppressant à mon goût presque pervers. Je ne dirais pas qu'on sent de l'amour mais plutôt du voyeurisme. Et toi qu'en penses-tu Brenna ? »

Le calme était là. Brenna ne criait pas à longueur de journée, oh que non mais elle parlait comme un moulin à paroles. En effet, quand elle commençait par dire quelque chose, elle continuait et continuait jusqu'à ne pas s'arrêter sauf quand on la stoppe. C'est dans les veines. Elle est née avec cette qualité ou avec ce défaut, qu'importe. Ohio devait s'estimer heureux. Lorsqu'elle parlait de la sorte, ses gestes y étaient présent et là, elle avait fait en sorte qu'il ne reçoit pas sa main, par inadvertance, sur son visage. Elle serait gênée, c'est certain.

OHIO - « Oula, doucement je n'arrive plus à suivre »

Elle rigolait également. C'était tellement amusant. Du moins, cela l'était. Le moulin à paroles de service c'est Brenna.

OHIO - « Mais ne t'excuses pas c'est rien, euhm récapitulons. Premières impressions; trop de rose ! Trop d'amour tue l'amour. C'est un peu oppressant à mon goût presque pervers. Je ne dirais pas qu'on sent de l'amour mais plutôt du voyeurisme. Et toi qu'en penses-tu Brenna ? »

BRENNA - « Moi ? Ce que j'en pense ? Je ne te cache pas que j'aime beaucoup les diverses couleurs qui s'y retrouvent même si elles sont minimes. Quand j'ai fait mon entrée dans la maison, en ta compagnie, j'étais un peu émerveillée mais maintenant... Si je tiens le coup en voyant toutes ses couleurs, je me tire la révérence. » lançait-elle, haussant légèrement les épaules.

Elle parlait sans s'arrêter, en accompagnant ses paroles de gestes désordonnés très près de son visage. Ca le fit sourire, elle avait l'air d'une petite fille émerveillée par les cadeaux que le Papa Noël lui avait amenée. J'aurais pus m'enfuir avant qu'elle ne me frappe avec ses mains ou qu'elle ne m'inonde avec son flux de paroles mais je restais, et l'écoutais attentivement parce que d'abord je suis poli et parce que la conversation valait bien le coup.
« Moi ? Ce que j'en pense ? Je ne te cache pas que j'aime beaucoup les diverses couleurs qui s'y retrouvent même si elles sont minimes. Quand j'ai fait mon entrée dans la maison, en ta compagnie, j'étais un peu émerveillée mais maintenant... Si je tiens le coup en voyant toutes ses couleurs, je me tire la révérence. ». Elle avait totalement raison. On ne sait pas si la production voulait évaluer le taux d'hormones capable d'être rejetées dans une seule maison ou la capacité de vingt-quatre cobayes à survivre dans un excès de kitsch, de rose, d'amour, de fleurs, de coeurs etc.. Enfin vous voyez ce que je veux dire quoi.
« Ou peut-être que l'un d'entre nous fera un malaise ou une dépression avant ! J'aimerais bien savoir qui a décoré la maison de cette façon, quel mauvais goût ! » finis-je en tirant une cigarette de la poche de ma veste. Je n'avais pas fumé depuis cinq heures au moins car on l'interdisait dans les coulisses du plateau, et l'ambiance de cette soirée était propice pour pouvoir en consommer une en se détendant.
« Au fait, tu comptes dormir à la belle étoile ou on réquisitionne un des lits avant qu'on se retrouve avec le plus mauvais d'entre eux ? »